Association ALAMER   http://futur.alamer.fr   http://alamer.fr
Mémoire des Équipages des marines de guerre, pêche, commerce & plaisance de 1939 à 1945
./
« Saint Honoré »
Le calendrier de l'association

Accueil
   Unités




81 embarquements


Date inconnue : BRASSEUR KERMADEC JeanDUPUIS BaptisteLE MOAL PierreMONNIER AlbertROUSSELOT HenriROUSSELOT Paul

Année 1919 : FAVREUL Jean

Année 1921 : ORTOLI Paul

Année 1925 : DAVID LouisDROGOU François

Année 1926 : LASVIGNE Jacques

Année 1927 : BLAISON LouisCABANIER GeorgesFONTAINE Marcel

Année 1929 : MAGET Roger

Année 1930 : MARQUIS

Année 1931 : DETROYAT MarieLALOUX RobertLASVIGNE JacquesLAURIN FrédéricROSSIGNOL Georges

Année 1932 : TALLEC René

Année 1933 : DONVAL YvesERTAUD AndréLE PAPE LéonPAYAN RaymondSALA LéonVIÉ Frédéric

Année 1934 : LAVALLÉE JeanLE JEAN Albert

Année 1935 : BIROT RogerDISCHAMPS JeanDUCHAINE FrançoisLATHAM HenriLE FRANC PaulROSTAND GuillaumeTHOMAS François

Année 1936 : LE PORS EugèneSAINT-JOHN de CRÈVECOEUR PhilippeSIMON-DUBUISSON Henri

Année 1937 : AUPHAN GabrielCALVEZ AlexandreCORNUAULT JeanSALOMON-KOECHLIN Henri

Année 1938 : SCHLUMBERGER ÉtienneSOULLIAERT Albert

Année 1939 : LAGANE RobertROUYER PierreRUBAUD Louis

Année 1941 : DESWARTE RémyLEBEL LucienMARTEL JeanQUÉHEC François

Année 1942 : VIDIL

Année 1943 : BERTHIER JeanCHAFFIOTTEDELPEUCHMACHENAUDMAGET Roger

Année 1944 : HOURCADE JeanLE MARTRET DésiréMADELIN PierrePRIN Julien

Année 1946 : FATOUHAMEURY PaulLEVASSEUR Jean

Année 1947 : CABANIER GeorgesLE BOURGEOIS Philippe

Année 1948 : BEAUSSANTBOURDAIS Yves

Année 1950 : CHALINE ÉmileDE TOULOUSE-LAUTREC

Année 1951 : AMMAN

Année 1952 : BÉRET

Année 1954 : HAMM JacquesQUÉRANGAL DES ESSARTS

Année 1955 : BURIN DES ROZIERS

Année 1957 : DARTIGUES

Année 1959 : DE BAZELAIRE

Année 1961 : STORELLI

Année 1963 : POSTEC


2 operations

VÉSUVE    ANVIL DRAGOON

Articles


Le MAINE ex-EL-MANSOUR (_UNITE_170_) (18140)

par M. Alain STREIFF le 16 mai 2013

Mon premier embarquement en 1969, dédié au logement des techniciens et ingénieurs du CEA à Moruroa (Mururoa pour nous) ! Tâche ingrate pour ce baroudeur qui a embarqué une partie de l'or de la Banque de France à Brest aux environs du 18 juin 40 sous le feu des forces allemandes toutes proches (Il ne manque qu'une caisse d'or sur la totalité ! Elle serait au fond du port de Brest à Laninon, introuvable malgré des recherches poussées en 45, je crois !)

Il a évidemment d'autres faits d'armes à son actif : Norvège, Afrique, Italie, Allemagne en 43 et sabordage par l'ennemi en 44 !

Le Maine (_UNITE_170_) était un amour de navire. J'étais un électricien machines de 17 ans... C'était _PAROLE_ma machine_, pas touche à mon turbo-alternateur, à ma turbo-dynamo et mes 2 vieux groupes diesel-dynamo couverts de rustines et pansements divers qui crachaient des jets de gaz par ses cylindres malades désactivés.

Ce navire était en courant continu pour toutes les servitudes du bord et en alternatif pour les parties _PAROLE_modernes_. Il ne restait que deux chaudières au fuel lourd sur quatre. Elles n'avaient pas beaucoup d'automatismes ! Un petit roupillon de l'homme de quart et hop...le niveau d'eau du dôme de la chaudière vapeur disparaissait par le haut entraînant de l'eau dans les turbos qui faisaient des bonds avant de se mettre en sécurité.

Une urgence _PAROLE_petits besoins_ et hop...la pression de fuel montait allègrement en flèche entraînant un énorme panache de fumée noire qui déposait des fumerons bien noirs et bien gras sur le petit déjeuner de l'Amiral commandant le _UNITE_1924_. Il savait nous en faire la remarque !

Je passais mon temps à tenter d'adapter des charbons inappropriés aux moteurs de pompes, ventilateurs, dynamos qui marquaient leur mécontentement par des gerbes d'étincelles... j'avais les mains noires en permanence. Mais j'aimais ça. Je finissais toujours par gagner la partie.

Le Maine (_UNITE_170_) était vivant ! Si, si, je vous l'assure...

Très cool et un peu endormi par mer d'huile avec sa forte gîte permanente qui le rendait reconnaissable de très loin (le passage en bassin de stabilité à Toulon en 69 n'a rien apporté malgré la pose de tonnes et de tonnes de gueuses sur son tribord il me semble),

Il devenait capricieux et récalcitrant par mer forte. La coque se dilatait, se contractait en faisant exploser des rivets et des hublots.

Il fallait faire des rondes permanentes dans les cabines sous le pont principal afin de détecter les entrées d'eau et y remédier rapidement.

Il arrivait qu'un mât de charge avant (l'arrière n'existant plus) se libère et balaie la plage avant de façon dangereuse ! Il fallait le capturer au « lasso « en baissant la tête afin de l'obliger à réintégrer son berceau.

Nous avions des incendies de vases clos sur nos chaudières et des chaloupes qui tentaient de vivre leur vie sans nous.

Il n'aimait vraiment pas la mauvaise mer, il marquait toujours un temps d'arrêt sur un fort coup de roulis côté gîte. Nous avions les yeux rivés sur le gîtomètre : relèvera, relèvera pas ? Et puis, après un dérapage, ouf ! Il retrouvait son assiette. Enfin presque !

Preuve que nous aimions ce navire : Nous avons fait escale en février 1970 à Long Beach, proche du _UNITEi_QUEEN MARY_ en cours de modification en hôtel et au milieu des gigantesques porte-avions américains de la flotte du Pacifique... et bien... malgré la silhouette désuète et obsolète de NOTRE bateau... nous étions fiers de notre Seigneur de la mer !

En Mars 1970, nous sommes arrivés à Papeete, c'était la dernière grande croisière du Maine (_UNITE_170_). Mais quelle croisière : Toulon, Gibraltar, Funchal et mes premières vapeurs de Madère, Fort de France, Panama, Long Beach, Honolulu et enfin Papeete et Moruroa pour l'éternité.

Sa fin de vie maritime, hormis d'être mouillé « à cul » d'une jetée, maintenu en place par des amarres « super-cobra », mix de câbles d'acier et cordages synthétiques a consisté en 8 appareillages au rythme des explosions en atmosphère. Soit 7 fois à 25 milles et 1 fois à 50 milles pour un test mégatonnique (ceci pour l'année 1970)

En janvier 1971, il a appareillé pour un carénage et diverses réparations à Papeete.

Je l'ai quitté à ce moment pour la _UNITE_311_. Et oui, j'ai quitté un pote cool pour un ambassadeur où rien ne doit dépasser. Pas un cheveu de trop, pas un pli qui manque. Un endroit où on salut tout ce qui bouge et on peint tout le reste. Mais j'en ai malgré tout de bons souvenirs.

Le Maine (_UNITE_170_) reste à jamais _PAROLE_MON_ bateau.

Il repose au fond du Pacifique, certainement armé par un fier équipage

Alain Streiff

Quartier maître électricien en 1969



_HOMME_152_ dans _UNITE_1901_ (234)

par _HOMME_152_ le 24 mars 2007

En tant que quartier-maître timonier, embarqué sur le croiseur _UNITE_311_, j'ai participé aux opérations menées par la _UNITE_1901_.

De veille sur la passerelle, il fallait ouvrir l’œil. Les mines étaient nombreuses et les vedettes lance-torpilles étaient effectivement menaçantes. Heureusement que nos torpilleurs et chasseurs montaient une bonne garde autour des croiseurs.

Les 4 tourelles double de 355 mm de _UNITE_311_ ont fait de bons appuis de feu, notamment pour la neutralisation d'un train blindé allemand et des batteries côtières.



_UNITE_1901_ (5226)

par _HOMME_1859_ le 02 mars 2007

La reddition des derniers ouvrages du front de mer de Toulon et de Marseille a clos le dernier acte. Le 28 août 1944, l'opération de Provence est terminée. Mais si l'ennemi a renoncé à se défendre sur le territoire français à l'ouest des Vosges, il n'a pas capitulé. La guerre n'est pas finie !

Tandis que les forces terrestres et aériennes vont porter leur action vers le Nord, cherchant à se relier au plus vite avec les armées venues de Normandie, la Marine se trouve, dans le sud de la France, en face de deux lourdes missions :
• Il faut remettre en état les ports, déblayer les côtes,
• Il faut, d'autre part, assurer la protection du trafic colossal qui converge vers Marseille, Toulon, Sète et Port-Vendre.

Les allemands, toujours maîtres du nord de l'Italie, contrôlent encore le nord du golfe de Gênes. Et de là, ils vont sans cesse tenter d'attaquer nos navires. Il ne leur reste que de faibles moyens : quelques unités légères, des vedettes rapides, des hommes torpilles, mais les raids succéderont aux raids, de jour comme de nuit. Pour parer à cette menace, une force d'intervention inter-­alliée est constituée : la _UNITE_1901_ qui sera composée en majeure partie de navires français, et que commanderont successivement les amiraux _HOMME_420_ et _HOMME_1508_. Notre Marine maintiendra dans la _UNITE_1901_, jusqu'au 13 mai 1945, date de la cessation des hostilités en Europe : trois croiseurs (dont le croiseur _UNITE_311_), quatre destroyers de 1 500 tonnes, un groupe de patrouilleurs et un groupe de dragage.

La _UNITE_1901_ assurera une garde efficace sur la ligne : Nice/Corse. Tous les raids seront décelés et les engins ennemis détruits. Pas un convoi, pas un navire de commerce ne sera attaqué. Le métier en _UNITE_1901_ n'est pas sans danger : les bâtiments doivent se tenir dans des eaux où dérivent des mines flottantes, et ils sont constamment harcelés par des vedettes et des hommes-torpilles.

Leur veille est bonne, leurs réactions promptes. Un seul bâtiment est touché : notre destroyer de 1.500 tonnes _UNITE_204_, qui reçoit une torpille à l'avant au cours d'un combat de nuit. Malgré une large déchirure, le navire pourra rentrer à Toulon par ses propres moyens.

Tout en montant la garde, la _UNITE_1901_ assure aussi, avec son artillerie, l'appui des forces alliées qui combattent à la frontière, refoulant l'ennemi peu à peu au-delà des Alpes.

Nos croiseurs et nos torpilleurs connaîtront là, pendant six mois, une grande activité : chaque jour, nos bâtiments devront intervenir. Heureusement, les commandes de munitions passées en Amérique ont été satisfaites : il n'y a plus de problème de ravitaillement. Nos canonniers ne regardent plus à la dépense. Le grandi souci est l'usure des pièces. Il faut économiser les tubes.

Sur la côte, nos petits bâtiments, dragueurs et chasseurs, ont entrepris le déblaiement des mines et des obstacles sous-marins. Le travail sera mené sans désemparer. Il ne sera achevé que bien après les hostilités.



Extraits de l'agenda de l'année 1944 (327)

par _HOMME_11_ le 1944

== Mars 1944 ==
Faisons route dessus.

21h45 Ouvrons le feu. Coups au but sur un destroyer allemand qui explose.

22h05 Coup au but sur 2ème destroyer. Marchons à 39 nœuds. Nous tirons de toutes nos pièces.

22h15 Un destroyer flambe.

22h16 Faisons route à 33 nœuds sur le convoi. Lançons torpille. Bateau marchand de 8 000 tonnes à peu près coulé. Nous tirons avec les 40 sur un petit bateau. Résultat définitif : 2 bateaux marchands, 2 destroyers allemands, 1 vedette lance torpille coulés.

Lorsque nous sommes arrivés sur le convoi, après avoir ouvert le feu, les deux destroyers ennemis ont voulu s'enfuir. Nous les avons pris en chasse et c'est sur un champ de mines que le combat a commencé. Les allemands ont ouvert le feu mais rien ne nous a touché. Après avoir exterminé le convoi, nous faisons route vers notre base à une vitesse moyenne de 30 nœuds.

Le combat a eu lieu dans le 44°22N et 014°20E.

== Samedi 18 Mars (St Alexandre) ==
37°25 de lat 020°52 de long

Le matin préparatifs pour partir. Appareillage retardé : nous avons fait un trou dans la coque à l'avant. L'avarie est vite réparée.

Appareillage. Nous faisons un raid devant la ville grecque d'Arcadia. Nous tombons sur un convoi de 5 bateaux nous en coulons 4 et le 5ème probablement. Nous passons à 20 mètres d'un bateau à essence qui nous explose au nez. Pendant une petite minute on se tire dessus à bout portant. Nous sommes touchés à trois endroits : aux poulaines équipage, dans un radeau sous la passerelle et à la pièce II plusieurs trous causés par des éclats (porte des fourriers, croisillons cheminée etc...)

Nous avons 1 blessé grave. Une fois le combat terminé nous partons à 36–37 nœuds direction Malte.

Arrivons à Malte vers 15H00. En mettant notre vedette à l'eau, elle reste suspendue par l'avant, tandis que l'arrière tombe à l'eau. Nous accostons _UNITE_40_ qui lui a deux blessés graves. Il est moins touché que nous ;

L'après midi : repos. Permissionnaires par bâbord. Rentrée à 23 heures.

Gardons une veille(153) Quart de 02 à 04 RAS

== Vendredi 16 Juin 1944 ==
Arrivons vers 11h à Manfredonia. Vers 14 ou 15h appareillage. Nous allons faire un raid dans le golfe de Quaméro à côté de Fiume.

Poste de combat réel à minuit 45. Cinq bateaux en vue. Nous faisons 3 ou 4 passes et coulons 2 vedettes et 2 cargos. Le 5ème s'est tiré !

Retour du combat à 34 nœuds. J'ai pris des photos.

Nous étions avec _UNITE_40_. Les vedettes et les cargos nous ont tiré dessus avec des mitrailleuses et des canons d'assez beau calibre. Le combat a duré environ 30 minutes et s'est déroulé à la position suivante : 44°50N et 014°08E.

Nous n'avons aucun blessé et aucune éraflure. Le combat s'appelle le combat de l'Arsa, car il s'est passé à côté du canal de l'Arsa dans le golfe de Quaméro. Le 1er coup de canon fut tiré à 23h GMT.

== Samedi 17 Jjuin 1944 ==
Arrivons à Tarente vers 20H00 ; faisons le mazout et restons à quai.

== Dimanche 13 Août 1944 ==
Branle-bas à 5h00. Appareillage à 6h00. Nous allons en rade.

Appareillage avec _UNITE_44_ et _UNITE_40_ à 11h30. Nous rencontrons le _UNITE_34_, le Mont….. 3 cuirassés américains : _UNITEi_TEXAS_, _UNITEi_NEVADA_, _UNITEi_PHILADELPHIE_.

Vitesse minimum 10 nœuds. Nous sommes tous escortés avec 6 destroyers. Route à l'Ouest. Mer bonne.

C'est le grand coup qui se prépare.

== Lundi 14 Août 1944 ==
Le matin nous rencontrons une autre force alliée. Nous dépassons un grand convoi. Le temps est calme. Nous marchons doucement. Dans l'autre escadre se trouvent l'_UNITE_312_ et le _UNITE_287_.

L'après midi, nous passons au large de la Sardaigne.

Le soir nous passons devant la Corse. Vers 20H00 nous mettons au poste de combat puis au poste d'alerte.

== Jeudi 17 Août 1944 ==
Nous faisons route sur la Corse. Nous escortons le _UNITEi_TEXAS_ jusqu'à l'intérieur du Cap de Bonifacio, puis nous le laissons partir seul. Nous faisons demi-tour et nous allons mouiller dans le port de Propriano. Nous sommes une dizaine de bateaux français et américains. Nous restons sous les feux. Le port de Propriano est très petit, il se trouve un peu au nord de Sartène.

== Vendredi 18 Août 1944 ==
Cette nuit, nous appareillons à 1h30 avec le FATQ pour chasser les sous-marins ennemis signalés devant la baie.

== Lundi 25 Décembre 1944 ==
Le matin, préparatifs d'appareillage.

Appareillage à 13 heures. Exercices de tir et évolution.

En nous ralliant, _UNITE_44_ nous rentre dedans. 8 morts à bord du _UNITE_42_. Nous n'avons pas coulé grâce aux cloisonnements étanches. Une chaudière a explosé. Parmi les 8 se trouvent 5 permissionnaires du _UNITE_40_ et 3 de chez nous : _HOMMEi_DESIVART_, _HOMMEi_DEVRAIN_, _HOMMEi_ROUSSELET_.

Nous rentrons à Naples à très petite vitesse : 5 nœuds. Tout le pont du milieu est arraché, plus de cheminée, la pièce 3 est déplacée, le poste arrière n'existe plus, la coque est crevée.
== 25 Décembre 1944 jour triste mais jour de fête ==
Le matin branle-bas à 08H00. Nous trouvons toutes les chaussures blanchies à la chaux ainsi que tables et glaces.

Vers 09 heures, messe à bord par un aumônier français, dans le poste 3 ; j'y vais ainsi que plusieurs camarades.

À 10 heures nous allumons car nous devons appareiller pour Toulon.

À midi, les permissionnaires rentrent de terre et nous mangeons. Quelques-uns sont encore gais et légèrement émus par la boisson.

À 13 heures appareillage avec _UNITE_44_. Nous faisons exercice de _GLOSSE_DCA_ et d'évolution à 25 noeuds.

À 05h35 exactement _UNITE_44_ nous aborde à la hauteur des 40 bâbord. Les munitions explosent enlevant les 40 et un cône de torpille. _UNITE_44_ pénètre plus profondément déchirant la coque bâbord, une chaudière arrière explose arrachant le pont milieu et la cheminée.

Par l'explosion, l'avant du _UNITE_44_ se casse et s'engloutit dans l'eau emportant avec lui une centaine de marins et communiquant le feu dans l'intérieur du bateau.

Quand le choc a eu lieu j'étais dans le poste 4 en train de manger. _UNITE_42_ a pris une gîte formidable le renversant presque. Nous sommes montés rapidement sur le pont malgré la grande difficulté que nous avions eu à sortir du poste 4 à cause de la porte qui s'était fermée.

En arrivant sur le pont nous avons préparé les radeaux car le bateau gardait une forte gîte et donnait l'impression qu'il allait sombrer. Le temps est assez houleux et le vent fort de l'ouest.

Nous sommes tous sur bâbord pour aider un peu à rétablir la gîte. Tout à bord est dans un grand désordre du à la déflagration.

Le vent souffle de tribord et quelques embruns embarquent par le pont milieu.

L'équipe de sécurité et l'infirmier recherchent les blessés qui après déblaiement sont au nombre de 5 et 9 morts dont 5 subsistants du _UNITE_40_ qui devaient aller en permission en arrivant à Toulon.

Nous arrivons à rétablir l'équilibre et nous pouvons retourner dans les postes.

_UNITE_44_ a réussi à éteindre l'incendie de son avant ?

Nous regagnons Naples à une petite vitesse de 4 nœuds ce qui est un maximum car il n'y a presque plus d'eau pour la chaudière. _UNITE_44_ est resté derrière nous et rejoins également le même port. Le résultat du choc sera sans doute effrayant.

== Mardi 26 Décembre 1944 ==
Arrivons à Naples vers 08 heures. Aussitôt nous faisons l'appel : il en manque 8. Les corps sont mis en bière et expédiés au cimetière. _UNITE_44_ doit arriver cette nuit. Nous déblayons le pont milieu. Les américains nous aident ainsi que des soldats français du Maroc. 2 blessés de chez nous vont à l'hôpital (_HOMMEi_TINET_ et _HOMMEi_BRULE_).

Le soir j'écris à la maison à _HOMMEi_Louis_ et _HOMMEi_Guieu_.
== Mercredi 27 Décembre 1944 ==
Je suis de garde pour la surveillance des corps, je pars à 08 heures. À 15 heures, cérémonie au cimetière. _UNITE_44_ n'a aucun rescapé : il totalise 62 morts. Ce qui fait 70 en tout et 6 blessés.

Je reviens du cimetière vers 17 heures. Nous avons changé de quart et nous devons aller demain au bassin.

== Jeudi 28 Décembre 1944 ==
Ce matin débarquement du reste des munitions. Vers midi le _UNITE_34_ et la _UNITE_311_ arrivent. L'amiral _HOMMEi_RONARC'H_ vient à bord et nous fait un petit discours disant que :

_PAROLE_Nous serions rapidement réparés et que nous effacerons cette page de deuil sur le livre de gloire de la division._

Vers 17 heures nous entrons en cale sèche.

Le soir RAS



Extraits de l'agenda de l'année 1943 (324)

par _HOMME_11_ le 1943

== Mardi 13 Juillet 1943 ==
Vers 10H00 on allume. Le soir vers 15H30 appareillage pour Fort de France avec une douzaine d'officiers. Nous marchons 30 nœuds. La nuit poste de combat. C'est un bateau marchand qui est seul. C'est un ami. RAS.

== Mercredi 14 Juillet 1943 ==
Arrivée à la Martinique vers 08H30. Mouillage en rade de Fort de France à 09H30. il pleut continuellement. Le _UNITE_32_ est échoué, le _UNITEi_BERTUS_ en cale sèche, le _UNITEi_BARFEAUR_ à quai. Sept pétroliers et plusieurs bateaux marchands sont mouillés ou à quai. Bon accueil de la part des indigènes. Nous restons sous les feux. Le soir à 22H00 nous appareillons pour la Guadeloupe. La nuit, RAS.

== Vendredi 13 Août 1943 ==
Passé Gibraltar ce matin vers 04H00. Rencontré grand convoi vers 08H30. Le temps est maintenant très calme. Nous marchons 28 nœuds. Arrivons à Oran vers midi. De nombreux bateaux de commerce sont amarrés dans le port et à Mers el-Kébir. Grand nettoyage : _HOMMEi_GIRAUD_ doit venir à bord. Permissionnaire par Bb. A terre il y a beaucoup d'américains.

== Samedi 14 Août 1943 ==
Le matin branle-bas à 06H30. Pas d'inspection : _HOMMEi_GIRAUD_ ne vient pas à bord comme prévu. Permissionnaire de 14H00 à 18H00. J'apprends que _HOMMEi_Louis_ est à Casablanca. _HOMMEi_René_ et moi nous faisons une promenade à Oran car les cafés sont fermés jusqu'à 05H00 du soir. Nous rentrons bien sages à 06H00. À 07H30 à peu près appareillage pour Alger. Quart par bordée; je suis de 23 à 05. J'écris à Louis.

== Dimanche 15 Août 1943 ==
Deux gros cuirassés anglais. L'après midi grand poste de lavage. Le soir permissionnaire pour Bb

== Lundi 16 Août 1943 ==
Le matin pdb. L'après midi travail. Le soir je ne peux pas sortir : je suis consigné à cause d'une prise de bec hier soir avec le s/m timonier. Ainsi le soir _HOMMEi_René_ sort seul car _HOMMEi_Maurice_ n'est pas sorti. La rentrée des permissionnaires est à 21H00 du soir et je n'ai rien perdu de rester à bord. _UNITE_40_ rentre.

== Mardi 17 Août 1943 ==
Le matin à 07H30 on appareille avec _UNITE_40_. Tir sur la terre à côté de Bône. Nous faisons le quart par bordée. Le soir à 19H30 arrivée à Philippeville. Stoppons les veilles. Nous restons mouillés en dehors du port. Nous restons allumés.

== Mercredi 18 Août 1943 ==
Le matin à 07H00 appareillage de Philippeville ; exercice. Arrivée à Bizerte ; restons en dehors du port. La ville paraît être presque entièrement détruite.

== Samedi 21 Août 1943 ==
Scalea à 6 000 m environ. Après épuisement d'obus, nous partons à 27 ou 30 nœuds. Arrivée à Palerme à 07H00, nous mouillons en rade intérieure. La ville paraît avoir subi un terrible bombardement. Le soir à 18H00, appareillage pour les côtes italiennes. C'est notre deuxième mission. Nous allons bonne allure.

== Dimanche 22 Août 1943 ==
Nous naviguons silencieusement entre les îles en face du Cap Camtanella entre l'île de Capri, puis nous laissons Ischia. Notre but était Pointa Della Licosia. Nous avons patrouillé dans la baie de Naples. N'ayant rien vu nous faisons route sur Bizerte. Arrivée à 11H30. Nous sommes en rade toute la nuit. RAS

== Mercredi 08 Septembre 1943 ==
Le matin à 03h00 appareillage. Nous sommes avec _UNITE_40_. Depuis hier soir, nous faisons deux veilles. Ce matin, 07H30 environ, nous rejoignons la flotte anglaise composée de 2 porte-avions, 4 cuirassés et une dizaine de destroyers. Temps calme. Nous marchons 16 nœuds. L'après midi RAS. Le soir, alerte _GLOSSE_DCA_ contre bombardiers et avions torpilleurs. Rien de cassé. Vers 18H30 ou 19H00, on a appris que l'Italie se rendait sans conditions. Nous continuons nos opérations.

== Jeudi 09 Septembre 1943 ==
Ce matin je suis de quart de 23H00 à 03H00. Poste de combat à 05H00. RAS On apprend que les américains ont débarqué à Livourne et les anglais à Salerno. Quart de 11 à 14H00. Nous continuons notre randonnée. La nuit, alerte _GLOSSE_DCA_. Nous sommes attaqués par les avions allemands. L'alerte commence à 10H30 et à 11H00 je prends le quart jusqu'à 03H00. À 05H00 poste de combat. (Nuit blanche !)

== Vendredi 10 Septembre 1943 ==
Le matin nous continuons notre randonnée. On apprend que les italiens et les allemands se battent en Italie. Nous apprenons que les anglais prennent position en Italie malgré la résistance allemande. Le soir nous allons rechercher un avion qui est tombé à la mer. Nous ne retrouvons qu'un radeau en caoutchouc et personne. Il est allemand. Nous faisons route vers Palerme.

== Samedi 11 Septembre 1943 ==
Le matin de bonne heure, nous arrivons à Palerme. Nous faisons le mazout et à 05H30 appareillage pour retrouver notre Force. Dans l'après-midi des bruits courent que nous allons à Alger. On annonce que Milan et Rome sont prises par les allemands. Nous retrouvons notre Force le matin puis nous repartons seuls en direction d'Alger.

== Dimanche 12 Septembre 1943 ==
Le matin RAS. Je suis de quart de 23H00 hier à 03H00 ce matin. Temps calme. Marchons bonne allure. Nous sommes seuls. On a appris hier que la flotte italienne s'est rendue dans des ports alliés malgré les attaques allemandes qui parvinrent à couler un cuirassé italien. Nous arrivons à Alger vers midi. Nous passons la nuit à Alger. Embarquement de troupes (du bataillon de choc) et de munitions.

== Lundi 13 Septembre 1943 ==
On allume de bonne heure, vers 05 heures. On appareille. Nous filons sur la Corse à 32 nœuds. Le midi RAS ; aucune alerte. Quart par bordée ; je suis de 5 à 11 le matin et de 17 à 23. À 23H00, poste de combat. Nous arrivons devant Ajaccio. Le s/m _UNITE_133_ entre avec nous. Nous débarquons tout. Le maquis est en feu dans plusieurs endroits. Un peu plus d'une heure après notre arrivée nous repartons en direction d'Alger.

== Mardi 14 Septembre 1943 ==
Nous sommes en mer. Le temps est calme. Ne marchons que 25 nœuds. Avons une avarie. Nous arrivons à Alger dans la soirée. La nuit nous restons à côté du pétrolier.

== Mercredi 15 Septembre 1943 ==
Le matin de bonne heure nous appareillons et allons mouiller en rade d'Alger ; puis nous retournons à quai. Les réparations de machines commencent. Une turbine est gravement abîmée. Nous pensons prendre celle de _UNITE_41_ qui, soit disant, est intacte. Nous avons stoppé les veilles.

== Jeudi 16 Septembre 1943 ==
De bonne heure ce matin, le FATQ, le _UNITE_7_ et _UNITE_114_ partent pour Ajaccio. Nous ne pouvons pas marcher. La journée se passe tranquille. Toujours pas de veille. Le soir, partie de blague. Nous apprenons officiellement que nous sommes cités à l'Ordre de l'Armée de mer. C'est la 2ème citation avec celle de Mers el-Khébir.

== Vendredi 17 Septembre 1943 ==
Hier je ne suis pas allé à terre et aujourd'hui je suis de service. Le matin comme l'après-midi : bricolage. Je me sens très fatigué et j'ai toujours mal à la tête. Le soir, _UNITE_311_, _UNITE_111_ et _UNITE_119_ arrivent à Alger. _UNITE_40_ accompagné de _UNITE_114_ et de _TEMPETE_7_ reviennent de Corse.

== Samedi 18 Septembre 1943 ==
Le matin, le _UNITE_7_ et _UNITE_40_ viennent à côté de nous. L'après-midi je vais à terre avec René. Je croyais voir Guieu. Mais il n'est pas chez lui. Nous allons faire un tour, revenons à Alger, rencontrons Maurice à 17H30 et le chef armurier. Le soir, après avoir mangé à terre nous allons à l'opéra voir « Le pays du sourire ». Nous rentrons vers 11H30. RAS

== Mardi 06 Octobre 1943 ==
Le matin grand lavage. Nous avons toujours une veille. L'après-midi : réparations et bricolage. À 12H30 permissionnaire pour TB jusqu'à 18H00. Nous faisons des achats. La vie est très chère. Acheté album et photos. Le soir nous sommes à quai.

== Mercredi 07 Octobre 1943 ==
De bonne heure, les troupes sont embarquées à bord. Nous devons partir. Puis toutes les troupes s'en vont. L'île de Léros était entièrement prise. Nous retournons au mouillage. Permissionnaire pour Bd. Le soir RAS. Demain appareillage probable. Nous avons toujours une veille. Je suis de quart de 00H00 à 02H00.

== Jeudi 18 Octobre 1943 ==
Le matin pas d'appareillage : nous restons au mouillage. L'après-midi permissionnaire. Je vais à terre et fais quelques achats. Le soir RAS.

== Vendredi 19 Octobre 1943 ==
Le matin de bonne heure : appareillage avec _UNITE_40_ et un croiseur _GLOSSE_DCA_. Nous allons dans le Dodécanèse. La matinée se passe bien. L'après-midi alerte _GLOSSE_DCA_. Il est 16H50 et 12 avions allemands « Dornier » nous arrivent dessus. Le croiseur _UNITE_40_ et nous tirons de toutes nos pièces. Des chapelets de bombes de 500 kg tombent à côté et sur l'arrière et l'avant. Ils ne piquent pas, ils bombardent de très haut. Vers 17H40 2ème alerte _GLOSSE_DCA_. Les avions arrivent sans qu'on ait le temps de réagir. Les bombes tombent à 50 m du bord. Nous avons entendu leur sifflement. Cette fois nous avons eu chaud ! La nuit nous partons seuls dans les îles. Il fait noir. Après avoir bien fouillé les îles, nous faisons demi-tour. La nuit a été calme et la vitesse était bonne.

== Samedi 20 Octobre 1943 ==
Le matin vers 01H00 nous retrouvons le croiseur et _UNITE_40_. Le retour est calme. Aucune attaque. Nous arrivons à Alexandrie vers 15H00. Nous allons à couple d'un pétrolier. RAS.

V418.0 - !!! ATTENTION - SITE INTERNET EN CONSTRUCTION - CONTENU SOUS RESERVE !!! Page N°3 - Variable N°311